Actualités

Economie:Les équipements freinent le développement de la filière coton-textile

Après plus de 50 ans d’activité, les machines de la SODECOTON et de la CICAM sont dépassées. Ce qui démobilise les producteurs.

Actuellement au Cameroun, la capacité de production du coton est de 350 000 tonnes l’an. La main d’œuvre et les espaces cultivables étant disponibles en quantité, le pays est à même de doubler sa production. Mais curieusement, « l’on est plutôt en train de limiter les producteurs, parce que nous sommes incapables d’absorber toute la production », dixit, Mohamadou Bayero, directeur général de la Société de développement du coton du Cameroun (SODECOTON). Il explique que les neuf usines d’égrenage de cette société publique ont une capacité de production de 350 000 tonnes l’an, ramenée ces dernières années à 200 000 tonnes, pour cause de vétusté des machines. La SODECOTON souffre également de la vétusté des camions de ramassage des productions auprès des agriculteurs. D’ailleurs, « il y a actuellement 20 000 tonnes de coton dans les bassins de production, menacées par les pluies. Et dès que l’eau touche les fibres, elles sont perdues », regrette le DG. Le plan de réhabilitation de l’entreprise est dressé, dévoilant « un besoin en investissement de 40 milliards de F dont 11 en urgence », selon Mohamadou Bayero. Le DG de la SODECOTON a en effet exposé les besoins de la société hier à Yaoundé. C’était au cours d’un « Forum d’échanges d’experts sur la filière coton », organisé par la délégation de l’Union européenne (UE). Ce, dans le cadre des activités de la commémoration des 60 ans de l’UE. Tous les acteurs de la chaîne de valeur de cette filière étaient présents à ce forum. Producteurs, industriels, artisans et financiers. Le sénateur Bebnone Payounni a porté la voix des producteurs, 250 réparties dans les trois régions septentrionales. Selon lui, la motivation est réelle mais le découragement n’est pas loin, si l’on ne relève pas assez rapidement la capacité d’absorption de la SODECOTON. Aïssatou Kadry, déléguée des artisans du textile, regrette la perte du savoir ancestral, faute d’encadrement. Au bout de la chaîne de valeur, il y a la Cotonnière industrielle du Cameroun (CICAM). Emmanuel POHOWE, DGA parle également de la vétusté des équipements et du manque de ressources humaines qualifiées. Du coup, la CICAM achète moins de 5% de la production de fibres de la SODECOTON.

 

Source:cameroon-tribune